Les premières évocations de la médecine telle que nous la pensons aujourd'hui remontent à l’antiquité. A cette époque la médecine du sacré et la médecine dite conventionnelle étaient liées.
Cependant les premiers textes parlant de la médecine remontent directement à 2500 avant JC. A cette époque, la médecine consistait en un mélange de religion et de magie ainsi toute pathologie avait une cause divine et était vue comme une punition. Celle-ci était interprétée à l'aide "d'oracles" telles que des brasiers ou autres signes astrologiques... Les médecins de l'époque étaient à la fois sorciers et guérisseurs.
Puis la connaissance médicale s'est déplacée dans le croissant fertile afin d'arriver en Egypte. Ici, leur perception du soin change en effet dans l'Egypte Antique de 2000 AC toutes les divinités étaient considérées comme possédant des "pouvoirs de guérisons". Mais celui qui était le plus souvent invoqué était Imhotep. De cette époque il nous reste des papyrus parlant de gynécologie, de maladies et leurs traitements (prières, encens,...) à l'époque même si la médecine était liée à la magie de nombreuses notions telles que celle d'hygiène étaient connues et respectées.
Imhotep
Dans la Grèce antique du Ve siecle avant JC c'est notamment grâce à un homme que la médecine a évolué. Cet homme se nomme Hippocrate c'est lui qui va poser les jalons d'une nouvelle médecine basée sur une étude des symptômes afin de dresser un diagnostic adapté. Il dit notament: "les contraires sont guéris par les contraires" ce qui est la base de la médecine allopathique et dit aussi "La maladie est produite par les semblables et par les semblables que l'on fait prendre, le patient revient de la maldie à la santé" ce qui est le principe de l'homéopathie.
Hippocrate le père de la médecine
D'autres progrés fait dans ce domaine sont notamment liés soit à la dissection qui était pratiquée dans certaines universités Egyptiennes ou encore aux découvertes médicamenteuses faîtes par les arabes.
Ci dessous Galien
Mais toutes ces découvertes atteignent leur apogée au IIe siecle de notre ère. C'est à cette époque qu'un dénommé Galien (130/200) va s'ouvrir à presque toutes les sortes de médecines du bassin méditerranéen: il est formé à l'anatomie, la chirurgie et la médecine hippocratique. Il fut à la fois médecin des gladiateurs, et de l'empereur Marc Aurèle. Il soignait de nombreux patients depuis les nobles jusqu'aux esclaves. Dans le même temps, un homme dont les consultations étaient considérées comme miraculeuse était le chinois Huà Tuò (110/207). En effet celui-ci à l'aide de quelques points d'acupunctures (soins à bases d'aiguilles que l'on plante sur certains méridiens afin de soigner une autre partie du corps) et de phytothérapie (soins à base de plantes) était capables de guérir. Il est aussi à l'origine d'exercice de Qi gong (suite de mouvements dont le but est de maîtriser le qi par le corps) et d'opérations précédées d'anéstésies à l'aide d'une poudre narcotique (qui fait dormir).
NB: La médecine traditionnelle chinoise s’intéresse aux déséquilibres de l’ensemble du corps humain, et vise à rétablir le « qi » (l’équilibre du corps et son énergie vitale). Le traitement est réalisé à partir d’un certain nombre de plantes. On est loin de la pureté exigée dans l’industrie pharmaceutique occidentale. François Guinot (chimiste, président de l’Académie des Technologies) précise : « c’est une démarche empirique. Mais ça ne veut pas dire qu’elle ne soit pas
scientifique ».
Cependant ces découvertes vont connaître un frein au moyen-âge en occident et ce à cause en particulier de la religion qui va s'accapparer le monopole de cet art, ainsi les grandes découvertes antiques vont très vite redevenir des pratiques impies. Seul les membres du clergé étaient disposés à guérir et ce à l'aide de reliques, d'huile sainte et d'exorcisme... Ailleurs, en Orient, Rhazès (864/925) considéré comme un des pionniers du monde médical islamique médiéval rédigera plus de 200 traités de médecines qui seront utilisés aux moyen-orient et en Europe jusqu'au XVIIIe siècle. Il est notamment un des précurseurs de la théorie des germes: il parle "d'air putréfié" comme facteur de propagation de la variole.Puis en Asie centrale des médecins tels qu'Avicenne (980/1037) se rendent célèbres grâce notamment à leur érudition (connaissances en médecines, mathématiques et philosophie) il est l'auteur de 40 traités de médecines qui dépassent rapidement l'oeuvre de Rhazès et de Galien. Il est resté un support référence d'études pour les médecins en occident jusqu'au XVIIIe siècle.
Apres ces nombreux siècles où la médecine n'a pas semblé avancer, une sorte d'explosion culturelle a permis à la médecine de redevenir un sujet de recherche et de découverte: c'est la Renaissance. Cette époque a par exemple acceuilli parmi les plus grands: Léonard de Vinci (1452/1519) qui va disséquer des cadavres d'un hôpital de Florence afin de pouvoir observer leurs organes. Il va ainsi répertorier de nombreuses parties du corps humain dans ses notes. Dans sa continuité, Vesale (1514/1564), toujours en Italie, fonde son travail de chirurgien sur une connaissance aboutie de l'anatomie. Ainsi l'étude de la dissection humaine lui permet de progresser dans ses recherches.
Leonard de Vinci
Quand la "Chimie et Philosophie se mêlent" la médecine est touchée elle aussi, c'est ce qui va se passer durant le siècle des lumières où elle va être associée soit à des courants philosophiques soit à des recherches de Chimie comme avec Lavoisier qui va découvrir que la respiration n'est ni plus ni moins qu'une combustion.
Le XIXe siècle est la base de nombreuses découvertes. Il va par exemple laisser à Laënnec (1781/1826) la possibilité d'inventer le fameux instrument qui est la base de toutes consultations: le stéthoscope, ou à celles du fondateur de la médecine experimentale, Claude Bernard (1813/1878) qui est à l'origine de découvertes essentielles sur le système digestif (rôle du pancréas) et les notions toujours d'actualité de Milieu interieur et d'homéostasie. Dans le même temps Pasteur (1822/1895) pose les bases de la microbiologie et donne un sens aux études de Rhazès sur la théorie des germes. Il trouve le vaccin contre la rage et met en place le procédé de pasteurisation qui permettent tous deux d'endiguer la propagation de maladie. Parallèllement à ces avancées allopathiques, 4 ans avant le début de ce siècle, Samuel Hahnemann (1755/1843) pose les bases d'un traitement nouveau: l'homéopathie qui guérit par les semblables. Il va ainsi donner naissance à l'une des trois médecines alternatives les plus utilisées dans le monde. Ce qui va aussi être le cas de l'américain Andrew Taylor Still (1828/1917) qui va poser les jalons de l'ostéopathie qui va soigner des troubles fonctionnels par des manipulation au niveau des muscles et du squelette.
Louis Pasteur Andrew Taylor Still Samuel Hahnemann
A partir de là les médecines alternatives essayent de répondre à des exigences de plus en plus scientifiques afin de prouver la véracité de leurs raisonnements face à celle dîte conventionnelle qui continue d'évoluer.